De la gadoue et du gros son : Paléo version sauvage
Samedi au Paléo : pluie battante, décibels furieux et une foule électrisée
La pluie s’est invitée ce samedi à Nyon, fidèle au poste, comme pour rappeler à tous qu’un Paléo sans pluie… n’est pas vraiment un Paléo. Entre averses soutenues, bottes crottées et capes de pluie trempées, les festivaliers ont tenu bon, portés par une programmation dense et explosive.
Last Train électrise Véga
Le coup d’envoi est donné sur la scène Véga avec Last Train, groupe emblématique de la nouvelle scène rock française. Portés par leur dernier album *III*, sorti en janvier 2025, les quatre musiciens alsaciens livrent un concert incandescent qui confirme leur statut de référence du live. Leur retour en force, après une pause studio intense et introspective, se traduit ici par une performance brute, tendue et sans concession.
Dès les premières notes, le groupe impose sa marque : riffs massifs, rythmiques implacables et solos déchirants s’enchaînent avec une précision chirurgicale. Le public, bien que trempé par une pluie battante, entre immédiatement dans le feu de l’action. Impossible de rester indifférent à cette énergie rageuse qui habite chaque morceau.
Leur nouvel opus *III* marque un virage plus sec, plus direct, où l’émotion passe par l’impact sonore plutôt que par les artifices. Cette tension, palpable dans des titres comme « One by One » ou « I Hate You », prend toute sa dimension sur scène. Entre les éclats de lumière et les tempêtes sonores, Last Train joue comme si chaque note comptait.
Le concert sur la scène Véga est bien plus qu’un simple passage festivalier : c’est une démonstration. Celle d’un groupe au sommet de sa forme, qui sait faire parler les amplis comme personne, et qui prouve que le rock français peut encore brûler les planches.
Ultra Vomit secoue la Grande Scène avec puissance et dérision
Ce soir, la Grande Scène tremble sous les décibels… et les éclats de rire. Ultra Vomit, figure incontournable du métal parodique français, livre un show explosif, mêlant virtuosité musicale et humour déjanté. Venu défendre son tout nouvel album, *Le Pouvoir de la Puissance*, sorti en septembre 2024, le quatuor nantais prouve qu’il n’a rien perdu de sa folie créatrice — bien au contraire.
Sur scène, les riffs sont acérés, les breaks millimétrés, les clins d’œil irrésistibles. De *Kammthaar* à *Évier Métal*, les classiques s’enchaînent à pleine vitesse, entrecoupés des nouveaux titres déjà cultes du dernier album, comme *Doigts de Métal* ou *La Puissance du Pouvoir*. Le public, trempé mais hilare, répond par des slams effrénés, des pogos bon enfant et une ferveur qui transforme la boue en terrain de jeu burlesque.
Avec *Le Pouvoir de la Puissance*, Ultra Vomit signe un retour discographique aussi solide que déjanté. Dix-sept morceaux où se croisent métal extrême, punk débile, variété française et absurdités délicieusement assumées. En live, l’ensemble prend une ampleur jubilatoire, portée par une mise en scène généreuse et un sens du spectacle qui frôle le cartoon.
Entre maîtrise instrumentale et délire scénique, Ultra Vomit réussit l’improbable : faire hurler de rire tout en headbangant. Une tornade de son et d’humour, taillée pour les grandes scènes et les foules en transe.
Théa charme le Club Tent
Sous le Club Tent, la scène change de ton avec Théa, jeune révélation suisse. Son univers oscille entre pop planante et chanson introspective. Elle y présente notamment des titres issus de son EP *Cycles*, sorti récemment, qui évoquent avec douceur et intensité les cycles émotionnels de la vie. Son timbre cristallin et son jeu de scène sincère créent un cocon suspendu hors du tumulte extérieur. Un moment de poésie bienvenu.
Flèche Love ensorcelle le Dôme
Sur la scène du Dôme, Flèche Love offre un concert total, à la croisée de la musique, de la danse et du rituel spirituel. L’artiste, connue pour ses performances immersives, mêle électro, chants ancestraux et spoken word. Avec son spectacle de « guérison », elle nous invite à un voyage introspectif et puissant, abordant des thématiques identitaires et féminines. Une proposition artistique forte, rare, qui attire une foule dense et attentive malgré les conditions météorologiques.
Coilguns déchaîne le Club Tent
Retour au chaos sonore avec Coilguns, groupe de post-hardcore basé à La Chaux-de-Fonds. Leur dernier album *Watchwinders* (2019) a confirmé leur statut culte sur la scène noise européenne. Sur scène, c’est une déflagration continue : le chanteur Luis Jucker se jette dans le public, les guitares vrillent les tympans, et le pogo est inévitable. L’énergie est brute, sauvage, sans compromis — un pur moment de défoulement, qui contraste avec les formats plus sages du festival.
Sex Pistols feat. Frank Carter : un final punk explosif
Pour conclure cette journée intense, le Paléo offrait un moment unique : les Sex Pistols, ou du moins une version reformée du groupe mythique, sans Johnny Rotten mais avec les membres fondateurs Steve Jones, Paul Cook et Glen Matlock. À la surprise générale, c’est Frank Carter, ex-Gallows et figure du punk britannique moderne, qui assurait le chant.
Une rencontre intergénérationnelle inattendue mais explosive. Frank Carter, fidèle à son énergie furieuse et charisme sauvage, n’a pas tenté d’imiter Rotten : il a apporté sa propre rage, son urgence, sa sueur. Les classiques comme *Pretty Vacant*, *God Save the Queen* ou *Holidays in the Sun* retrouvaient une seconde jeunesse, hurlés par un frontman possédé, devant un public qui n’en revenait pas.
Un hommage vibrant, brut et sincère, qui a mêlé respect des racines et punk contemporain. Un final aussi crasseux que puissant, parfaitement à l’image de cette journée : **chaotique, trempée… et inoubliable**.
Au fil des années, le Paléo Festival de Nyon est devenu bien plus qu’un simple rendez-vous musical : c’est un véritable rituel d’été, une célébration de la musique sous toutes ses formes, et un lieu où se mêlent générations, styles et émotions. Peu importe la météo — et cette année encore, la pluie n’a pas fait semblant — les festivaliers répondent toujours présents, armés de bottes, de sourires, et d’une insatiable soif de concerts.
Entre la gadoue qui colle aux semelles, les éclats de rire partagés sous les capes de pluie et les pogos boueux devant les scènes, l’ambiance est à la fête, au lâcher-prise, à la communion. C’est cette énergie collective, unique en son genre, qui fait du Paléo un moment à part, où chaque concert devient une expérience, chaque averse un souvenir.
Toute l’info sure : https://yeah.paleo.ch/fr
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Mud and Mayhem: Paléo Unleashed
Saturday at Paléo: pouring rain, roaring decibels, and an electrified crowd
The rain made its expected appearance this Saturday in Nyon — a reminder that a Paléo without rain just isn’t Paléo. Between heavy showers, muddy boots, and soaked rain ponchos, festivalgoers held strong, carried by a dense and explosive lineup.
Last Train Ignites the Véga Stage
The opening act on the Véga stage is none other than Last Train, a flagship band of the new French rock scene. Riding high on their latest album *III*, released in January 2025, the four musicians from Alsace deliver a blazing performance that cements their reputation as one of the most powerful live acts around. After a period of intense studio work and introspection, their return is raw, urgent, and uncompromising.
From the very first notes, the band sets the tone: massive riffs, relentless rhythms, and searing guitar solos come one after another with surgical precision. Despite the heavy rain, the audience immediately dives into the heat of the action. It’s impossible to remain unaffected by the fierce energy that courses through each track.
Their new record *III* marks a sharper, more stripped-down turn, where emotion is conveyed through sonic impact rather than embellishment. This tension—especially palpable in tracks like “One by One” and “I Hate You”—takes on its full intensity on stage. Amid bursts of light and walls of sound, Last Train plays like every note is a matter of life or death.
Their set on the Véga stage is more than just a festival appearance—it’s a statement. One from a band at the peak of its power, speaking the language of distortion like no one else, and proving that French rock can still set the stage ablaze.
Ultra Vomit Shakes the Main Stage with Power and Absurdity
Tonight, the Main Stage rumbles under a wave of decibels—and laughter. Ultra Vomit, a leading force in French parody metal, delivers an explosive show, blending musical precision with complete and utter madness. Here to champion their brand-new album *Le Pouvoir de la Puissance* (“The Power of Power”), released in September 2024, the Nantes-based quartet proves they’ve only gotten sharper—and funnier.
On stage, the riffs are razor-sharp, the transitions tight, and the references delightfully ridiculous. From fan favorites like *Kammthaar* and *Évier Metal* to instant classics from the new album like *Doigts de Metal* and *La Puissance du Pouvoir*, the crowd is all in—drenched but ecstatic, launching into relentless mosh pits and crowd surfs that turn the mud into a comedic playground.
With *Le Pouvoir de la Puissance*, Ultra Vomit has crafted a record that’s both rock-solid and totally off the rails. Seventeen tracks that bounce between extreme metal, punk nonsense, cheesy French pop, and fully embraced absurdity. On stage, the chaos becomes theatrical: oversized personalities, visual gags, and a show that feels somewhere between a concert and a cartoon.
Balancing tight musicianship with relentless silliness, Ultra Vomit pulls off the impossible: making you laugh while you headbang. A sonic and comedic tornado, perfectly designed for massive crowds and complete mayhem.
Théa captivates the Club Tent
Under the Club Tent, the atmosphere shifts with Théa, a rising Swiss artist. Her world blends dreamy pop with introspective songwriting. She presents songs from her recent EP *Cycles*, exploring emotional rhythms with both gentleness and intensity. Her crystal-clear voice and sincere stage presence create a suspended bubble of calm, a welcome contrast to the storm outside — pure poetic relief.
Flèche Love casts a spell at the Dôme
Over at the Dôme stage, Flèche Love delivers a full-on experience, at the crossroads of music, dance, and spiritual ritual. Known for her immersive performances, she blends electro, ancestral chants, and spoken word. With her « healing » show, she invites us on a powerful and introspective journey, exploring themes of identity and femininity. A bold, rare, and magnetic artistic proposition — one that draws a dense, attentive crowd despite the relentless rain.
Coilguns unleashes fury at the Club Tent
Back to sonic chaos with Coilguns, a post-hardcore band from La Chaux-de-Fonds. Their latest album *Watchwinders* (2019) cemented their cult status on the European noise scene. On stage, it’s relentless: frontman Luis Jucker dives into the crowd, guitars slice through the tent like blades, and mosh pits erupt without mercy. Raw, wild, and uncompromising — a cathartic moment of destruction that contrasts beautifully with the festival’s gentler acts.
Sex Pistols feat. Frank Carter: a punk finale that scorched the night
To close out this intense day, Paléo offered a truly unique moment: the Sex Pistols — or at least a reformed version of the legendary band, minus Johnny Rotten but with founding members Steve Jones, Paul Cook, and Glen Matlock. To everyone’s surprise, it was Frank Carter, ex-Gallows frontman and modern punk icon, who stepped in on vocals.
This unexpected intergenerational combo turned out to be explosive. Carter, staying true to his raw energy and fierce stage presence, didn’t try to mimic Rotten — he brought his own fury, urgency, and sweat. Classics like *Pretty Vacant*, *God Save the Queen*, and *Holidays in the Sun* were reborn with a possessed frontman commanding the stage, leaving the crowd stunned.
A vibrant, gritty, and honest tribute that fused punk heritage with a contemporary edge. A grimy, glorious finale — a perfect match for this wild, wet, and unforgettable day.
Paléo: where rain meets ritual
Over the years, the Paléo Festival in Nyon has become more than just a music event — it’s a summer ritual, a celebration of sound in all its forms, and a space where generations, genres, and emotions collide. No matter the weather — and this year, the rain was relentless — the crowd always shows up, armed with boots, smiles, and an unshakable hunger for live music.
Between mud-caked shoes, laughter under ponchos, and muddy mosh pits in front of the stages, the atmosphere is pure joy, release, and connection. It’s this collective energy, unlike anything else, that makes Paléo so special — where every concert becomes an experience, and every downpour becomes a memory.
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©Text and Photos: Showmedialive
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